Collège Des 7 Fontaines

Collège – Andouillé

Mayenne
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En Mai dernier, après le confinement, les élèves du collège étaient tous partants pour offrir des dessins à des personnes âgées en EHPAD, dans les hôpitaux. Le collège a envoyé ou déposé de nombreux dessins dans ces structures à leur intention. Durant ces temps de confinement, nous avons tous pris davantage conscience de l’isolement de nos aînés… Fin juin, plusieurs élèves du club développement durable ont souhaité offrir eux-mêmes leurs dessins et créer un lien spécial avec des personnes âgées. Début septembre, c’était décidé : nous allions prendre contact avec le Village des Aînés d’Andouillé! Myriam Février, la référente du village et les résidents ont accueilli avec joie notre initiative. En octobre 2020, une belle rencontre a eu lieu. Nous nous sommes présentés, leur avons lu un poème écrit spécialement pour eux, puis nous nous sommes installés dans leur salle de restaurant et leurs avons posé les questions que nous avions préparées.

Nous étions un peu intimidés, et les résidents aussi, mais cette rencontre nous a apporté beaucoup de joie ! Voici le poème que nous leur avons lu, un acrostiche écrit pour eux sur le thème de la solidarité :

Sourire au soleil Sourire à la vie

dOnner de la force 

La convivialité l’ important c’est toi

Idées généreuses

Don de soi

Amour et tendresse aider

Respecter les gestes barrière Rires et remerciements Rêve d’une vie meilleure

Immanquables moments

Tenir le coup

Etre de bonne humeur Etre ensemble !

 

Nous leurs avons posé des questions sur leur vie. Voici en quelques mots ce que nous avons retenu de ces échanges : Ils évoquent leur enfance dans la région. Lorsqu’ils étaient enfants, il n’y avait pas de voitures mais des calèches tirées par des chevaux. La plupart étaient agriculteurs. Ils possédaient des vaches, des lapins, des poules, des oies. En général les gens vivaient tous ensemble dans une seule pièce dont le sol était en terre battue, où se trouvaient des lits à chaque angle. A Noël, il n’y avait parfois en cadeau qu’une seule orange à partager ! Le petit déjeuner était souvent constitué de soupe. En octobre, les familles mangeaient des châtaignes tous les soirs. Tout le monde mangeait les fruits de son jardin et les légumes de son potager (pommes de terre, poireaux, tomates). Certaines familles possédaient un four et confectionnaient leur propre pain : elles « boulangeaient ». Il n’y avait pas d’entrée ni de dessert comme maintenant, mais seulement un plat principal. On n’organisait pas de fête pour les anniversaires, on ne confectionnait pas de gâteaux.

Pour aller à l’école, certains d’entre eux parcouraient quatre kilomètres à pied, en sabots, par tous les temps. Les garçons et les filles étaient dans des classes séparées. Parfois, en hiver, il tombait de 40 à 50 centimètres de neige. Ils recevaient une nouvelle blouse à la rentrée qu’ils portaient ensuite toute l’année.

Les personnes que nous avons rencontrées ont parfois des couleurs préférées, mais aucune n’aime le noir, car c’était la couleur du deuil autrefois, cette couleur symbolise la perte d’un être cher, le malheur pour eux. Leur jeunesse a été assombrie par la seconde guerre mondiale. Certains se souviennent de l’angoisse ressentie lorsqu’ils croisaient sur leur route des soldats allemands, un monsieur se souvient des bombardements sur le viaduc de Laval. Leurs loisirs était la danse et les promenades à pied. Certains aimaient le sport comme monter à la corde. Une personne nous a confié qu’elle a acheté sa première télévision au moment de la guerre d’Algérie. Leurs chanteurs préférés sont Tino Rossi, Frédéric François, Luis Mariano, Dalida, Claude François. Concernant leurs meilleurs souvenirs, tous évoquent leur mariage, la naissance de leurs enfants, ou le bonheur d’être grands-parents et arrière grands-parents. Une dame nous a dit qu’autrefois elle allait danser tous les dimanches avec son mari au bal !